Coléoptères

L'Otiorhynque sillonné ou Otiorhynque de la vigne. [Otiorhynchus sulcatus -Coleoptera Curculionidae Otiorynchus -] (Black Vine Weevil)


28 mai 2012                                                                                                    mars-octobre                                                            

Le poinçonneur des lilas... et des autres.



.Gris sombre, à l'abdomen nervuré, parcouru de taches de petits poils roux, le casse-pieds de ma terrasse est de retour depuis 2011.

Après une dizaine d'années tranquilles, sauf apparition épisodique, il est revenu l'an dernier.

C'est un Charançon.

L'Otiorhynque sillonné ou Otiorhynque de la vigne.
[Otiorhynchus sulcatus -Coleoptera Curculionidae Otiorynchus -]
(Black Vine Weevil) (8-10mm)

Noir et gris. Une dizaine de stries sur les élytres, agrémentés de petits poils dorés.








.L'adulte se nourrit de végétaux et "poinçonne" les feuilles. Il émerge de sa chrysalide au printemps, sort du sol et s'attable, grignotant le bord des feuilles... comme les tickets de métro d'autrefois (je n'ai pas résisté au titre..).

Le jour vous ne le verrez qu'exceptionnellement, sortez la nuit, il est là tout à son repas. Il n'est pas dangereux pour la plante même. Si sa décoration en festons n'améliore pas vraiment sa beauté, il ne mange que le bord des feuilles (ici, une feuille de clématite).

Il consomme feuilles et fleurs, c'est un gourmet nocturne qui aime un peu tous les végétaux.










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Les Otiorhynques vont manger tout leur saoul durant la nuit, avant de pondre toujours la nuit, sur le sol. Les larves descendront par la suite, dans un trou, jusqu'à 30cm de profondeur, dévorant les racines.

Les voici, surpris en plein festin!

Il est 23h30, on est fin juin 2011. Celui de gauche est attablé sur un bouton d'impatience non encore ouvert. Oui, quand il ouvrira la fleur sera un peu bizarre... Ils apprécient particulièrement les impatiences.

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Le voici sur hibiscus.

(8-10mm)









. Des œufs, sortent des vers blancs sans pattes, à la tête sombre, qui vont aussitôt commencer à se nourrir de jeunes racines. Là, plus de problème d'esthétique, la plante va dépérir rapidement.  Radicelles finies, on s'attaquera aux racines.
C'est cette larve qui va décimer les plantations, en final vous pourrez ôter la plante de terre sans difficulté, plus aucune racine ne la retient.

Lorsqu'on trouve la larve en terre, elle est généralement dans cette position incurvée.


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Les adultes continuent de pondre jusqu'à l'automne, les larves elles, ne craignent pas l'hiver et vont hiberner dans leur souterrain bien au chaud. Suivant la température elles vont commencer à se transformer, se tenant prêtes pour une nouvelle saison au printemps prochain. On les retrouve lors des premiers jardinages de printemps, petites larves blanches que j'extirpe des pots.









Rajoutons que les adultes aussi passent bien l'hiver... De plus, vous pouvez aussi les rentrer tous gentiment, larves et adultes, au chaud à la maison, dans les pots des plantes qui se mettent au chaud pour l'hiver, pas de problème, ils adorent les containers. A leur décharge, ils ne volent pas (mais grimpent fort bien), ne piquent pas, font "le mort" au moindre mouvement et sous leur allure lente, font un long chemin dans la nuit, furetant partout, j'en ai retrouvé dans les endroits les plus invraisemblables. Et même si vous ne les invitez pas, ils ont l'air d'adorer entrer dans les maisons. Celui de la première photo déambulait tranquillement à l'intérieur.

Les petites bêtes m'intéressent mais je dois dire que celui-ci je l'ai assez vu. Je veux bien lui laisser un peu de feuilles mais sur mes quelques mètres carrés, en grand nombre, c'est une peste.

Pour s'en débarrasser, une méthode est de prélever les adultes la nuit, ne riez pas c'est faisable mais s'ils sont trop nombreux peut-être qu'il y a mieux à faire les longues soirées d'été. Et il ne faut pas en oublier un, je ne l'ai pas dit, mais ils connaissent aussi la parthénogenèse... Et même, ils y ont souvent recours, peu de mâle en effet dans leur population. Les insecticides? Renoncez. Ils y sont super résistants  Je n'en mets plus depuis longtemps sur la terrasse, mais au début de cette peste, nous avons essayé, peine perdue. Le seul traitement efficace c'est la lutte biologique à l'aide des Nématodes. Ce sont de petits vers microscopiques qui repèrent et parasitent les larves, comme par exemple, Heterorhabditis bacteriophora.

Tous les nématodes ne sont pas parasitent de larve, signalons que d'autres nématodes sont eux, parasites des plantes, des racines, de la plante au-dessus du sol ou sont encore à galles.

Un traitement au printemps et un autre à l'automne sont nécessaires et s'ils sont vraiment nombreux comme ils l'ont été chez nous il y a longtemps, renouveler l'opération plusieurs années de suite. C'est ce que je viens de faire. N'hésitez pas, efficacité garantie, mais cela nous a quand même pris quatre ans à l'époque des grosses infestations. Heu! Un dernier petit détail... essayez de convaincre aussi vos voisins, car sinon...

Pourquoi les revoilà après plusieurs années? J'ai comme un soupçon que certains pots des nouveaux plants d'annuelles achetés chaque année sont déjà bien garnis et renouvellent allégrement les populations...