Diptères

Ornithomye aviculaire. [Ornithomya avicularia - Diptera Hippoboscidae-] (Bird Louse-fly. Flat-fly.)



17 novembre2014                                                                                                   novembre                                                         



Dans la série bestioles du balcon...


.Une rencontre quelque peu impressionnante et que je n'avais jamais faite jusqu'ici.

Cette mouche s'est invitée à l'intérieur. Elle vole peu mais elle marche et vite, très vite. Elle se laisse tomber puis s'accroche fortement à ce qu'elle trouve... y compris nous! Récupérée dans "la" boîte, elle s'est d'abord laissée tomber puis elle s'est mise à se déplacer à toute vitesse en tournant en rond, sens des aiguilles d'une montre puis vite dans l'autre sens, et de nouveau dans le premier sens, se déplaçant "en crabe" à une vitesse vraiment surprenante. Curieux de voir une mouche en marche arrière! Puis calmée, elle n'a plus bougé un long moment.

C'est une mouche parasite et probablement ici celle parasite des oiseaux, de la famille des Hippoboscides.

Ornithomye aviculaire. [Ornithomya avicularia - Diptera Hippoboscidae-]
(Bird Louse-fly. Flat-fly.)

Ce sont des ectoparasites hématophages,  c'est-à-dire qu'ils vivent sur leur hôte en leur suçant le sang, femelles comme mâles. En anglais, ils sont nommés les mouches poux des oiseaux.




. Les Hippoboscides parasitent oiseaux comme mammifères.

Ses belles griffes lui permettent de s'accrocher à l'hôte. Elle garde les pattes crochues bien écartées pour lui donner une bonne stabilité.
Certaines sont spécialisées comme les espèces spécifiques à l'hirondelle, au pigeon, au cheval, au chevreuil, au daim. D'autres sont ubiquistes et s'attaquent aux oiseaux, aux mammifères ou au bétail en général.

S'il s'agit bien d'Ornithomya avicularia ici comme je le pense, elle peut parasiter plusieurs espèces d'oiseaux, rapaces comme passereaux ou colombins. Cette identification correspond assez bien puisque nous sommes en ville et tout ce petit monde à plumes est souvent dans les parrages.

Elle n'est pas très grande et fait 6mm sans les ailes qui dépassent largement du corps.

Note: on peut aussi trouver son nom de genre écrit avec un i, Ornithomyia.




.C'est une mouche... extra plate! Ce qui lui donne un aspect étonnant.

Il faut avouer que cette mouche n'est pas bien accueillante. Avec cette allure, je la trouve plutôt inquiétante. Pourtant, elle ne pique que très rarement l'homme.

Sa biologie aussi est bien surprenante.

Certaines espèces qui s'attaquent aux mammifères, voyagent jusqu'à trouver un hôte appétissant puis se fixent sur le mammifère choisi où curieusement elles peuvent alors perdre leurs ailes. Leurs ailes se séparent à un point de cassure à leur base (à découper suivant le pointillé...), une fois la mouche fixée sur un hôte satisfaisant. Certaines vont même jusqu'à se débarrasser de leurs haltères de diptère!

Les espèces qui se nourrissent sur les oiseaux conservent généralement leurs ailes. Enfin, d'autres naissent aptères ou avec des moignons d'ailes.




.Son mode de reproduction est tout aussi bizarre.  Une larve à l'état complet et non un œuf, sort de la mouche femelle.

D'un œuf unique produit par la femelle mouche, une larve naît mais reste dans la mouche. Elle est nourrie par des glandes spéciales et elle va muer 3 ou 4 fois, "in utero", dans la femelle. Elle reste dans l'oviducte de la femelle mouche jusqu'à son dernier stade de larve. 

Dans certain cas, la larve est alors déposée dans un nid d'oiseaux par exemple, puis, étant à son dernier stade, elle se nymphose très vite (quelques heures), elle se transforme en pupe immédiatement. La larve durcit, noircit et sa peau forme une petite boîte, le puparium et elle devient pupe pour poursuivre sa transformation en insecte adulte qui sortira du puparium.

Ce mode de reproduction, nommé "Adenotrophic viviparity", est propre à ces mouches et aux mouches tsé-tsé.

Chez certaines espèces, la femelle expulse partiellement la larve d'une poche, poche où elle se nymphose presque immédiatement. La mouche femelle peut alors transporter ce puparium avec elle, souvent jusqu'à ce que la jeune mouche en sorte. On peut parfois apercevoir des mouches qui transportent ainsi un puparium vide d'où une nouvelle vient de sortir. 

(Src: ECTOPARASITES OF BIRDS AND MAMMALS OF BRITISH COLUMBIA By C. J. Spencer University of British Columbia, Vancouver)

(b081114)