Passériformes Bombycillidés
Le Jaseur boréal. [Bombycilla garrulus -Passérifomes Bombycillidés -] (Bohemian Waxwing)
12 janvier 2011
Ces merveilleux visiteurs
hivernaux.
Ce
splendide oiseau aux couleurs surprenantes, est un visiteur venu de
l'extrême Nord de l'Europe.
Le Jaseur
boréal. [Bombycilla
garrulus -Passérifomes Bombycillidés
-]
(Bohemian Waxwing)
C'est un oiseau des forêts boréales, de
l'extrême Nord-Est de la Scandinavie et de la Russie. Il
niche
également en Alaska et dans l'ouest canadien où
s'étend la forêt boréale.
Il habite la taïga, zone subarctique s'étendant de
la
Baltique à l'Oural, couverte de
conifères. L'épicéa y est
le plus fréquent, il y pousse aussi
mélèzes,
sapins, et pins, et dans les feuillus, des
bouleaux
(principalement), des saules, des aulnes et des sorbiers. Le Sorbier
(genre Sorbus), sorbier des oiseleurs et alisier
blanc, arbustes de la
famille
des rosacées, dont le Jaseur apprécie
tout particulièrement les baies rouges.
Les baies constituent son aliment principal. Mais il consomme aussi des
fruits, pommes, raisins, du gui. Et même, s'il est
principalement
frugivore, il se nourrit aussi d'insectes quand il le peut.
Selon l'abondance de ses baies favorites, il migre plus ou moins. Il descend généralement jusqu'à la Pologne mais si les baies se font rares, il continue sa migration. Fin novembre, l'Ecosse a connu une arrivée massive, on parle d'une "invasion" ou 'irruption", puis les oiseaux ont continué de descendre vers le sud.
Ce qui le pousse ainsi à partir est avant tout la raréfaction de sa nourriture, due à de mauvaises conditions pour la production de baies, ou à une trop bonne reproduction des jaseurs, aboutissant à une trop forte population d'oiseaux consommateurs. De mauvaises conditions climatiques, ne veut pas forcément dire froid plus intense, cet oiseau sait résister au froid. Le Jaseur doit manger beaucoup de baies pour qu'elles lui fournissent l'énergie qui lui est nécessaire. Certaines années la production de baies est mauvaise, pas assez chaud, trop humide au printemps lors des floraisons ou en été. Arrivé en automne, la réserve de baies est insuffisante pour passer les mauvais mois où il n'y a plus rien d'autres à se mettre sous le bec. Ce sont ces hivers là où le Jaseur sera contraint de chercher ailleurs. Et il se déplacera de plus en plus loin à la recherche de baies. C'est ainsi, que l'on retrouve périodiquement des afflux de Jaseurs dans nos régions. Sa dernière irruption a eu lieu en 2005.
Il va consommer tout ce qu'il peut trouver en baies ou fruits,
sorbier bien sûr, mais aussi cotonéaster,
aubépine, coings, viornes, kaki,
pommes fruits et pommes d'arbres d'ornement, cynorhodons...
C'est un oiseau surprenant par sa placidité, sa confiance,
sa presque
indolence. Si confiant que tout ce qui se passe autour de
lui,
hormis ses chères baies, lui semble indifférent.
Il se
laisse approcher sans inquiétude aucune.
Oui, cela surprend... nous avons hélas, peu l'habitude de voir des oiseaux si confiants.
Il se gorge littéralement de baies qu'il avale tout rond,
puis s'envole prendre
position
dans un arbre proche, où il restera immobile, plumes
gonflées, sans
bouger jusqu'à la descente prochaine aux provisions sur le
même
arbuste.
Parfois, il restera là plusieurs jours, comme c'est le cas
pour ceux-ci, tant qu'il aura
à manger puis s'envolera à la recherche de la
prochaine provende.
D'autres fois, il ne fera que passer pour se gorger de baies et repartira vite, continuant son chemin.
Il niche tout en haut des grands conifères.
D'une
taille un peu plus petite que l'étourneau, il fait 18cm pour
40g à 60g.
Il est très trapu et avec son plumage bien fourni
qui
paraît lisse, il semble plus gros qu'il ne l'est.
Il apparaît beige rose taché de roux avec une
huppe bien caractéristique.
Un fin masque noir souligné de blanc, entoure ses yeux bruns
et une bavette noire pare son cou.
Pattes et bec sombres.
Mais ce que l'on voit avant tout, ce sont ses ailes tout à
fait
particulières et l'extrémité jaune de
sa queue.
L'extrémité des rectrices est blanche et donne
cette
échelle reconnaissable de loin sur l'aile. Un chevron jaune
au
bord de l'aile, sur les rémiges primaires,
complète le
feston.
Quant aux rémiges secondaires, elles ont une pointe rouge,
très tranchée et visible. Pointe qui lui doit une
partie
de son nom anglais "Waxwing", "aile de cire" par l'aspect comme cireux
et la couleur rouge de la
cire à cacheter. Le nombre et la longueur de ces pointes
sont
variables suivant l'age et le sexe et leur teinte peut
dépendre
de l'alimentation de l'oiseau.
La queue se termine par une barre bien droite du
même jaune
vif que le chevron. Les plumes sous le croupion sont rousses, couleur
rouille.
Superbe oiseau. Une fantastique rencontre. Nous en avons vu cinq, mais seuls trois sont restés déguster longuement les baies.
Il faisait très gris, bien froid et sombre ce jour là, d'où le ciel "bien blanc" de ces photos, la lumière étant très faible, la surexposition était de rigueur.
Mâles ou femelles? Pas mal d'interrogations, après de nombreuses comparaisons, je pencherai pour des femelles, la bande jaune de la queue n'étant pas très large et les séparations blanches des rectrices assez étroites. Le nombre de "pointes rouges" est de quatre à cinq, ce qui semble faible, suivant ce que j'ai lu, pour un mâle adulte.
Critères:
Mâle: huppe plus grande, pointes rouges des
rémiges
secondaires plus longues et plus nombreuses, jaune de la queue
plus large, noir de la bavette plus tranché alors que chez
la
femelle le noir est plus diffus, bandes blanches de
l'échelle de
l'aile plus larges (source: Ornithomedia).
Il a deux "cousins", le Jaseur
d'Amérique ou Jaseur
des cèdres au Canada et le Jaseur du Japon qui vit dans
l'Est de
la Sibérie et descend au Japon. Ces trois
espèces
ont une livrée voisine et ces mêmes pointes rouges
aux
ailes.
(S&MFerrieres040111)