Plume de Ville

25 mai

Rencontre dorée.

Un petit plan d'eau peu profond au soleil, quelques touffes d'iris d'eau sur les berges et posée sur une feuille, assez près de l'eau, un bijou doré.

La Libellule déprimée. [Libellula depressa - Libellulidae -]
Elle va bien, je vous rassure... elle doit son nom à son abdomen court, large et aplati.















Cette jeune femelle immature vient de sortir et attend que ses ailes sèchent et se solidifient.

Elle est sortie depuis quelque temps car ses ailes sont déjà déployées et transparentes et non chiffonnées.

Elle les tient encore dans l'alignement de son corps et non ouvertes à l'horizontale en bon Anisoptère.

Son costume de larve est cette robe grise qu'elle a abandonnée (exuvie). Elle vient d'effectuer sa dernière mue (mue imaginale).
Les larves respirent de l'eau et aussi de l'air par leurs trachéobranchies.  Les petits filets blancs que l'on voit ici sont les trachées.  La peau s'est fendue sur le dos et lentement elle est sortie (dommage, avant notre arrivée).

Son exuvie était un peu plus bas sur la feuille voisine qui touche celle où est posée la libellule (je pense donc que c'est la sienne).

Elle va peu à peu écarter ses ailes.





















Libellule de taille moyenne, elle fait 4-5cm. Ses ailes ont à la base de grandes taches sombres, pour les ailes antérieures en barre et en triangle pour les postérieures. Deux bandes blanchâtres sont bien visibles sur le thorax.














 







Peu à peu ses ailes s'ouvrent.

30mn plus tard, ses ailes sont à l'horizontale. Voila, elle est prête pour sa vie de libellule mais ceci est une autre histoire... 

20 minutes plus tard elle était toujours là, mais j'ai du la quitter avant son envol et ne sais à quelle heure elle est partie.
Plus agée, elle perdra sa belle coloration miel et prendra une teinte brun jaune.





(Ph. Seine et Marne 190509)

26 mai

Bleu et or, vie de libellule.

Sur le même plan d'eau le lendemain, installé sur une branchette en surplomb au-dessus de la mare, voici tout en bleu, Monsieur Libellule déprimée. 

Bien en vue, il attend au soleil, bien visible à tous.

Amis comme ennemis d'ailleurs.





Bleu, tout bleu. C'est un mâle mature. A ses débuts, il est jaune comme sa femelle immature.













Il se couvre peu à peu d'une pellicule poudreuse bleue, un galon jaune dépasse encore sur le côté de l'abdomen de celui-ci.

On reconnaît les mêmes taches sombres à la base des ailes et les marques blanches du thorax.
De temps en temps il effectue des démarrages fulgurants au-dessus de sa pièce d'eau, à la poursuite d'un rival. Quelques zigzags, l'intrus raccompagné, il se repose au même endroit, patient.

Vingt minutes plus tard, je me décide à le laisser à ses espérances quand une femelle pénètre sur son territoire, notre mâle réagit instantanément et aussitôt l'agrippe.  On entend le grésillement des ailes, le bruit caractéristique des grandes libellules en vol que l'on entend bien quand elles vous frôlent.

L'accouplement se passe immédiatement en vol. La photo n'est pas terrible mais le vol est rapide et difficile à suivre. On distingue les pattes de la femelle qui tient le mâle.

L'accouplement est bref et la femelle va pondre immédiatement. 

Elle reste en vol stationnaire au-dessus d'un endroit puis descend vers l'eau, l'abdomen vertical.

Elle pond un œuf et remonte verticalement, puis recommence, redescend à toucher l'eau avec son abdomen vertical. Elle va très vite (d'où le peu de qualité de la photo) et effectue de temps en temps un petit stationnaire, pendant que le mâle patrouille agressivement autour d'elle.

Quatre minutes plus tard, elle a fini et s'envole au loin. Le mâle reprend sa patiente faction sur sa branche.

27 mai

La Petite Nymphe au corps de feu. 
[Pyrrhosoma nymphula - Coenagrionidae -]

Tout petit zygoptère (demoiselle, leurs quatre ailes sont identiques) de 3 cm rouge vif, très actif, aux pattes noires.  Ces jolies nymphes se laissent approcher sans difficultés.

Ptérostigmas noirs.  Yeux rouges.









Depuis fin avril, début mai je l'ai beaucoup rencontrée en tandem près des lieux de ponte.

Le mâle a l'abdomen rouge et des bandes noires au bout de l'abdomen. La coloration des femelles peut varier et comporter plus ou moins de rouge, allant même jusqu'au variation sans rouge. Bandes du thorax (antéhumérales) larges et rouges chez l'adulte.

Le mâle tient la femelle pendant la ponte. Ci-dessous le mâle a les pattes repliées, il est en plein vol.

Il y a affluence sur les lieux de ponte. Et même un peu d'embouteillage. Petite erreur des conducteurs, la priorité c'est dans quel sens?

On pond en compagnie. L'abdomen de la femelle est profondément immergé dans l'eau sous une tige ou une lentille d'eau (que j'ai appelé à tord lentisque précédemment, je corrige ici l'erreur) où elle va percer un trou et insérer son œuf.

Rencontrées dans des mares d'eau stagnantes avec une belle végétation.

















Et puis il y a les contorsionnistes.
Celui-ci se posait abdomen droit et d'un seul coup le tordait de cette drôle de façon, on entendait presque le clic. 
























Tout ces exercices çà creuse! Aux frais de l'araignée...

... vite avalée.

Une petite dernière... parce qu'elle a bien choisi non?