4 juillet
Fin juin: premier Sympétrum sanguin, Caloptéryx vierges, toujours beaucoup d'Anax empereur, et sortie des Parthénopes, L. déprimées, Orthétrum et Cordulies. Premières Naïades au corps vert mais relativement peu. Les Nymphes au corps de feu sont toujours aussi rares.
J'ai trouvé enfin, les Libellules à quatre taches, elles sont là.
La Libellule à quatre taches. -Libellula quadrimaculata-
En ce début d'après-midi très chaud, des libellules de taille modeste (40-48mm) à dominance brune, sillonnent en tous sens une mare bien couverte de végétation haute (joncs, roseaux, iris).
Elles m'ont donné du mal ces Libellules
à quatre taches. Jamais posées, rapides.
Zigzags fulgurants, juste un petit temps de stationnaire à
quelques pas
de moi mais juste une fraction de seconde, trop court pour pouvoir
focaliser,
et un zag dans l'autre sens.
Elles viennent parfois me regarder de près, comme pour me narguer, mais changent au dernier moment immédiatement de direction devant l'objectif.
Des rencontres fréquentes ont
lieu, pour un bref combat mais hargneux, un des protagonistes rompt et
s'enfuit plus loin et l'autre reprend sa ronde. Elles sont fort
agressives.
En vol? Juste cette photo.
Et puis, en fin d'après-midi, fatiguées?
Elles se sont enfin posées, mais là, elles se
sont fait pardonner car elles ont longuement posé au bout de
leur
tige sèche. Elles semblent avoir une nette
préférence pour ce type de perchoir ou le long
d'une tige solitaire. Ce sont les perchoirs où elles
peuvent se faire voir le mieux peut-être.
La Libellule à quatre taches est immédiatement reconnaissable à ses taches sur les ailes au nodus et à son triangle à la base des ailes inférieures, aux jolies nervures blondes.
Il n'y a que des mâles sur ces photos. Je ne sais où se tenaient ces dames.
Pourtant, j'ai vu un accouplement dans l'après-midi, mais très bref (quelques secondes, pas le temps de trouver une position pour bien les voir) et dans les joncs, photos quasiment impossibles. Immédiatement la femelle est allée pondre seule et très rapidement.
Ce sont ici des individus matures. Ils ont un abdomen sombre. Je n'ai
pas réussi à voir d'immatures cette
année, joliment jaune
miel, ni de femelles, toutes aussi jaunes. On distingue le
bord jaune de leur abdomen mais plus ils
vieillissent moins ce dernier est apparent.
Sur celui-ci, âgé, on ne
distingue presque plus le feston jaune du
bord de son abdomen, il est uniformément brun,
très sombre.
(Seine&Marne290610)
6 juillet
L'Orthétrum
réticulé. -Orthétrum
cancellatum-
La première paire de pattes remontée
derrière le cou, çà va plus vite au
décollage, Monsieur commence à devenir bleu.
J'aime particulièrement quand ils sont ainsi bleu et or.
(Seine&Marne230610)
Le Sympétrum sanguin. -Sympetrum sanguineum-
Aux ailes encore brillantes de la jeunesse.
(Seine&Marne220610)
7-10 juillet
6-7 juillet: Je trouvais peu de Naiade au corps vert?
Hé bien, elles sont toutes là et fort nombreuses.
Et c'est le festival des Crocothémis écarlates.
Les Cordulies ont toutes disparues, pas encore cette année
que je trouverais les femelles ni un bon plan des mâles. Les
Sympétrums commencent à être nombreux.
Et toujours des Orthétrums, adultes et immatures.
Et des Lestes verts. Encore quelques
Déprimées, beaucoup moins d'Anax, un
mâle patrouille mais plus de pontes. Et encore des Quatre
taches.
Elle monte et descend au-dessus du même point d'eau,
trempant son abdomen dans l'eau. Le mâle reste proche dans
les parages, surveille et chasse les intrus.
(S&M230610)
La Naïade au corps vert. -Erythromma
viridulum -
En pleine activité de ponte, des centaines sur la
mare.
Si brillamment bleues. Le mâle aime rester posé
sur la végétation assez loin de la berge.
Les yeux rouges sont l'apanage du mâle. La femelle a les yeux
verts.
Les femelles ont le thorax vert ou
marqué de bleu.
Bleu même largement comme ici où le thorax, le
départ de l'abdomen et son extrémité
sont nettement bleus.
Le mâle ici, a les yeux jaune plus que rouge et le thorax
verdâtre et non bleu franc.
(S&M060710)
19 juillet
L'enlèvement des Virgos.
Les lieux.
Un petit ru avec un léger courant, encaissé avec
une belle végétation
d'arbustes sur les rives ombragées et de petites plages de
sable et de
boue
dégagées et ensoleillées.
Un lieu exclusivement peuplé de Caloptéryx virgo
- Calopteryx virgo-.
Les protagonistes.
La femelle en bas aux ailes couleur
thé
foncé, aux couleurs très cuivrées, aux
yeux en bouton de botines chocolat noir et
le mâle au-dessus aux métalliques bleus
et verts.
Deux individus matures.
A cet endroit, les femelles sont généralement posées sur une feuille au soleil, sur une rive, observant la parade de nombreux mâles papillonnant et se chamaillant sur la rive en face, au soleil. Je les ai vu parfois ouvrir et fermer les ailes par sacades comme ici.
De temps en temps l'un entame une approche, et descend vers une femelle, mais ici la belle n'est pas conquise et déménage.
Il y a peu de lumière et les mouvements sont rapides, mais occasion de voir que l'apex des ailes des mâles, n'est pas coloré de bleu foncé mais légèrement plus transparent sur un étroite bande. Nous sommes au nord de la Loire et peut-être est-ce ici la sous-espèce virgo. Lorsque les ailes sont fermées on distingue mal cette transparence. On devrait trouver aussi une petite transparence à la base des ailes mais si elle existe je n'ai pas réussi à la voir ni à la mettre en évidence.
La femelle montre ses pseudoptérostigmas très blancs et bien visibles.
En voila un qui a eu plus de chance! mais un peu loin pour moi.
Les accouplements se passent généralement dans la végétation près du cours d'eau. Puis la femelle va pondre presque immédiatement. J'ai lu qu'elle était accompagnée et surveillée par le mâle mais je n'ai pas vraiment vu cette attitude.
A chaque fois que j'ai suivi un accouplement dans les arbres, j'ai vu la femelle, s'installer seule pour pondre et vu le mâle partir ailleurs vers d'autres femelles ou reprendre les vols avec les autres mâles.
Ce jour là, de nombreux
mâles continuaient d'évoluer autour de
ces dames en train de pondre,
mais leurs intentions ressemblaient plus à des solicitations
(musclées!) qu'à une surveillance attentive.
Près de la berge, dans les racines trempant dans l'eau, de
très nombreuses femelles concentrées sur leur
ponte.
Au-dessus d'elles de nombreux mâles vont et viennent, se battent, les frolent, descendent vers elles et même...
Quel sans gêne! Celui-ci finit par
réussir après plusieurs tentatives, à
se poser sur ses ailes!
Une manière de surveiller sa femelle? Mais, peu
à peu il va réussir à descendre
vers elle, pour finir par placer ses cercoïdes et la saisir
par le cou.
Pour tout simplement tenter son enlèvement!
Elle ne semble manifestement pas d'accord et s'accroche fermement aux
racines.
Elle ne se laisse pas faire, résiste, mais une fois
accrochée, si le
mâle est assez fort il parviendra à ses fins.
Il a réussi à l'entrainer.
Fatigué d'avoir lutté il n'a pas pu la
transporter loin
et ils se sont tous les deux abattus à mes pieds.
On distingue bien ici le catadioptre du mâle,
à l'extrémité de son abdomen, rouge
chez C. virgo.
Ils finiront par décoller et continueront leurs
ébas, dans un arbuste sur la
berge, hors de portée.
Je ne verrais pas d'autres accouplements dans les arbres, ce jour
là, tous les
mâles sont en bas en train de harceler les femelles en train
de pondre. En voici un autre.
Et hop!
Un instant de rodéo, elle continue imperturbablement sa ponte, et il réussit à s'accrocher.
Une fois la femelle agrippée par le cou, il tire de toute ses forces, mais elle s'accroche fermement continuant d'ailleurs de pondre, du moins son abdomen est toujours plié dans l'eau où elle s'enfonce peu à peu.
Si la manière forte ne fonctionne pas, peut-être un essai de séduction? Ce poirier peut-être?
Il est possible que cela soit pour mettre en
évidence son
catadioptre.
Çà ne marche pas non plus?
Le moins que l'on
puisse dire c'est qu'elle n'est vraiment pas consentante.
Il la traine même sous l'eau, mais n'arrive pas
à l'entrainer
Au passage il est alors agressé par un autre mâle,
qui
l'envoit au tapis, libérant ainsi la femelle qui reprend sa
ponte comme si de rien n'était. Il mettra plusieurs minutes
à se relever. Elle, elle continue sa ponte.
Vous avez remarqué une bizarre petite silhouette
dans le coin
droit de la large photo précédente?
C'est elle!
Oui, c'est bien une femelle complètement
immergée. Au début j'ai cru qu'elle
était noyée!
Et pourtant en observant de près, son abdomen se
déplaçait consciencieusement dans la
végétation. Simplement une femelle en train de
pondre sous l'eau, complètement
immergée.
Elle a fini par sortir et s'envoler au bout de trente minutes. Je ne sais depuis combien de temps elle était ainsi déjà en apnée.
Un bon moyen d'avoir la paix!
D'ailleurs, l'héroine de tout à l'heure,
toujours
à sa ponte, peu à peu disparaît sous
l'eau à
son tour, seules ses ailes émergent.
Les plus jeunes.
Eloignés
de l'eau, côté prairie, cachés dans les
arbustes, pas facile à
photographier parceque se posant très haut, ne descendant
pas vers les berges, des immatures.
Un mâle, aux ailes couleur thé fumé, un peu comme une femelle, mais sans ptérostigmas apparents, et au corps très bleu. Ses ailes n'ont pas encore pris leur coloris bleu.
Les yeux sont caramel et non sombres comme l'adulte.(S&M220610)
19 juillet:
Les Déprimées ont disparues, et les Fauves aussi, les Naïades au corps vert pullulent, de nouveau les Empereurs sont nombreux, des Orthétrums réticulés partout, adultes comme immatures, très nombreux Crocothémis écarlates, et une nouvelle, des Aeshnes grandis, des mâles en patrouille. Quelques Elégants et Jouvencelles mais un peu moins, des Larges pattes toujours, des Lestes verts en grand nombre dans les arbres. Et bien sûr, des Sympétrums sanguins.
21 juillet
Le Crocothémis écarlate. -Crocothemis erythraea-
Lui, difficile de ne pas le voir, il est rouge, tout rouge. On le trouve souvent perché, bien en évidence. Il défend efficacement un petit territoire autour de son perchoir favori. Ses grandes taches jaunes à la base des ailes sont bien visibles.
La femelle est délicatement jaune.
Il est à peine plus grand qu'un Sympétrum mais il
apparaît nettement plus robuste.
Belles taches ambre à la base des ailes et nervures rouges
pour lui, jaunes pour elle.
Grands ptérostigmas clairs.
Sympathiques, ils ne sont pas farouches et posent longuement. Pour peu
qu'ils soient
posés pas trop loin, on peut doucement les
approcher d'assez près.
Les yeux de cette femelle sont d'un étonnant vert olive.
Elle s'accorde un instant de repos.
La lame vulvaire de la femelle est très saillante et bien
visible. Tous les deux ont un abdomen aplati.
L'accouplement a lieu en vol et va très vite.
En tout premier on l'entend avant de le voir. Leur rencontre produit un grésillement fort et caractéristique.
Tournez la tête vers le bruit, vite cela ne dure pas longtemps, et vous verrez le couple voler au raz de l'eau, rapidement mais lourdement, souvent avec une trajectoire toute en descente.
Ils finissent généralement par
s'abattre, plutôt que se poser! Avec un peu de chance, juste
là où vous êtes... Ils ne semblent pas
vraiment
choisir le lieu d'atterrissage mais paraissent tomber simplement en fin
de course.
Tout va très vite, l'accouplement ne dure qu'une
dizaine de secondes.
Ils se séparent bien vite et la femelle part
immédiatement pondre seule.
Elle enfonce profondément son abdomen
à la verticale dans l'eau et lâche ses
œufs.
Ces derniers vont venir se fixer à la végétation et écloront une semaine plus tard.
Dans la chaleur de l'après-midi, ils sont nombreux et se
disputent les territoires. et parfois même les femelles
déjà occupées!
Ces dernières peuvent s'accoupler successivement avec
plusieurs mâles.
(S&M060710-190710)
22 juillet
Naïades au corps vert et Naïades aux yeux bleus se
partagent (ou se disputent?) le même coin de ponte.
Une Naïade au corps vert est presque totalement
immergée.
Pas de problème pour elle, il leur arrive de descendre ainsi
pour pondre.
Mais là, il faut dire que tout le monde a l'air de la
prendre pour un
bon posoir!
(S&M190710)
23 juillet
Casse-croûte impérial.
L'Empereur a stoppé sa course incessante autour de la mare
pour s'accorder un petit goûter.
C'est un petit zygoptère qui en a fait les frais.
Il est resté là tranquille, le temps de
le déguster avec application, tout sauf les ailes, que j'ai
vu tomber,
l'une puis l'autre, au cours du repas.
Il chasse aussi bien autour de son rond d'eau que dans la prairie
avoisinante qu'il sillonne en longues boucles, je l'ai vu alors
consommer son repas directement en vol.
Longs vols et grosses bagarres, cela finit par vous
déchiqueter les ailes, qu'importe, il n'y parait pas,
infatiguable il continue toujours à sillonner son coin.
25 juillet
En pleine ponte les Sympétrums sanguins.
Monsieur dirige. Ils pondent au-dessus de la berge, presque au raz de l'eau. Le mâle joue les ascenseurs et monte et descend frénétiquement la femelle qui lâche ses œufs au vol.
Parfois le mâle finit par lâcher la femelle et se
pose. Il va
surveiller que personne ne rode autour de sa femelle. mais ce n'est pas
toujours le cas, j'en ai vu continuer longtemps en tandem.
La femelle va continuer de pondre seule.
Une petite idée de l'environnement où ce Sympétrum sanguin s'est installé pour pondre.
Entre les végétaux, tout près
de la rive, la partie sombre à droite c'est l'eau.
Elle passe et repasse, faisant le tour des
végétaux, laissant tomber ses œufs,
elle se
déplace le long de la berge mais toujours au-dessus de la
terre.
Curieusement, j'en ai vu pondre à plusieurs dizaines de mètres de la berge, le long d'un chemin en forêt. Ils devaient savoir mieux que moi que le coin était inondable...
Elle peut continuer à pondre
longtemps, se reposant de temps en temps par de courtes poses
où elle reste ainsi posée, des œufs
continuant
de sortir de son abdomen en longs chapelets.
Celle-ci a pondu seule pendant cinq minutes, le mâle
perché non loin de
là, surveillant les alentours et fonçant sur tous
intrus.
Elle avait pondu auparavent pendant deux minutes en tandem
avec le mâle.
27 juillet
Orthétrum réticulé. -Orthetrum
cancellatum-
Un accouplement en vol et ils finissent par se
poser, un peu n'importe où, au milieu de la mare ou sur une
pierre ou sur le chemin, généralement dans un
espace un peu dégagé. L'accouplement
dure longtemps, vingt minutes. Ils restent à la
même place, parfois reprennent un bref instant leur vol et se
reposent de nouveau. S'ils sont à terre on peut alors les
approcher sans grandes difficultés, sans mouvements
brusques, ils prêtent peu d'attention à ce qui les
entourent.
Puis elle va pondre seule, le mâle continuant de tourner
jalousement pas loin.
Elle lâche ses œufs après avoir
enfoncé son
abdomen dans l'eau.
Instant de repos. Elle vole encore malgré l'état
de ses ailes. Surprenant comme les libellules parfois bien
amochées, peuvent continuer de voler, il faut voir
l'état de leurs ailes de près pour constater
comme souvent elles sont déchirées.
Perdues les brillantes couleurs de sa jeunesse.
La "vieille" est toute grise maintenant. Elle se chauffe au
soleil, loin de l'agitation de la mare.
Elle a environ une trentaine de jours pour sillonner son domaine.
30 juillet
Je les ai un peu négligé mes Lestes verts (Lestes viridis), je sais qu'ils seront présents longtemps et nombreux, alors j'ai un peu tardé à les présenter. Ils sont là depuis début juillet.
Voici madame toute jeunette à gauche et un peu plus
vieille à droite mais aux ptérostigmas encore
blancs.
Et monsieur et ses cercoïdes bien blancs, encore jeunot à
gauche avec ses yeux caramels qui deviennent plus foncés
plus tard et ses ptérostigmas blancs.
Devenu plus âgé ses
ptérostigmas deviennent comme à droite, brun avec
une partie claire centrale.
A peine des photos, mais je me décide à les mettre, juste ici pour me souvenir
qu'elle passait par
là... l'Aeshne grande (-Aeshna
grandis-).
Comme d'autres Aeshnes ou les Cordulies, curieuse, elle vient regarder à un mètre ce qu'est cet objet planté sur la berge depuis si longtemps. Elle se place trop près cette fois, un mouvement de main vers l'objectif et elle détale à toute vitesse, changeant toujours d'angle. Ma parole, elle a un générateur de directions aléatoires!
Bon, partie remise, j'espère bien l'avoir un jour celui-là...
(S&M6-190710)
29 juillet: déception, peu d'odonates, il ne fait pas bien beau, frais et du vent. Beaucoup restent à l'abri dans les arbres. Les Crocothémis sont encore là, les Sympétrums sanguins et les Orthétrums s'accouplent et pondent et les classiques zygoptères sont bien présents, beaucoup de Naïades au corps vert et de Larges pattes. Mais pas une A. grande, ni un Anax parthénope que je n'ai donc vu qu'une seule fois cette année. Un seul Anax imperator passe en direction des arbres, tout en haut, très pressé. Espoir quand même, pour l'A. grande elles étaient présentes jusqu'en octobre l'an passé. Plus difficile pour le Napolitain que je n'ai vu que de fin juillet à début août.