2 septembre
Dernière semaine d'août, enfin elles sont
là "mes" belles rousses!
Les Grandes Aeschnes. Aeshna grandis.
Une demi-douzaine, à voler à
la recherche d'un
bon site, puis fort occupées à leur ponte,
presque
côte à côte.
Elles montrent une nette préférence pour les
vieux troncs d'arbres trempant dans l'eau.
Les femelles sont solitaires, elles pondent seules, pas un seul
mâle à l'horizon.
Accrochée au tronc, celle-ci a commencé
à pondre
au plus haut hors de l'eau puis elle a déplié et
descendu
peu à peu son abdomen pour finir par pondre sous l'eau.
Celle-ci
a trouvé un tronc partiellement à l'ombre et pond
depuis
un bon moment.
Je l'ai vu descendre doucement pour
piquer le bois de son ovipositeur et insérer ses
œufs.
Puis peu à peu, elle s'est enfoncée dans l'eau,
lentement. L'abdomen a
disparu, puis ses ailes ont trempé dans l'eau elles aussi.
Il lui a
fallu dix minutes pour descendre. La ponte est lente et
elle met longtemps pour préparer le bois et pondre. Je me
demandais jusqu'où elle allait descendre ainsi.
Mais dérangée par un passage de
bipèdes un peu mouvementé, elle a
hésité, s'est déplacé un
peu et elle est
remontée pour recommencer une nouvelle ligne de
ponte
un peu plus à gauche, toujours sur la même
souche.
D'autres se sont installées le long de la berge, et elles se
sont laissées approcher de
près, peu concernées par ce qui se passe autour
d'elles, pour peu que les mouvements restent lents.
Si le
site leur convient, elles peuvent rester très
très longtemps à pondre, et ne changent pas de
lieu de ponte.
J'en ai vu changer trois quatre fois, mais
c'était chassées
par l'insistance de bipèdes quelque peu
envahissants (!)
mais se réinstallant assez vite presque au même
endroit.
Le temps de ponte est vraiment impressionnant. Deux heures plus tard,
je regardais toujours la même libellule
précédente
sur le même tronc d'arbre, toujours en ponte.
Un record! Je ne vous dirais pas combien de temps en tout, j'ai du la
laisser à sa ponte, mais au retour une heure plus tard, le
bassin
était désert, toutes les belles
étaient parties.
(S&M19-200810)
[19-24 0810: Les Sympétrums striés sont
là, les S.
sanguins
aussi, même si je les trouve moins abondants que l'an
passé, plus
d'Anax, des Orthétrums réticulés
isolés, abondance des
Aeschnes grandes, les Aeschnes bleues sont là assez
nombreuses,
profusion de Lestes verts, il n'y a plus de d'A.
parthénopes,
pas vu
encore d'A. mixtes, les Crocothémis ont disparues, et
toujours
aucun S. à nervures rouges, je ne les verrais
sûrement pas
cette année. Côté
Zygoptères, quelques
Naïades au corps
vert, plus beaucoup qui préfèrent maintenant se
tenir au milieu des
chemins, toujours des Caloptéryx, Elégants,
Porte-coupe
et Naïades aux yeux bleus, et bien sûr, des Agrions
à
larges pattes.]
[27-310810: La saison des Aeschne bleues et mixtes bas son plein,
très nombreuses A. mixtes. Lestes
verts à
profusion, de
nouveau quelques L. verdoyants. Plus d'Aeschnes grandes, un Anax
empereur solitaire, Sympétrums toujours, beau
retour
des Crocothémis. ]
4 septembre
L'Aeschne
bleue -Aeshna
cyanea- passe et repasse le long de la
rive, ce mâle s'arrête de
temps en temps en vol stationnaire comme regardant la berge puis
reprend son vol, se
rapprochant de nouveau de la berge, un petit stationnaire et il
reprend sa ronde.
Il vole très près tout le long de la rive de son
bout de mare.
Et cachée tout au bord... il m'a fallu du temps pour la
trouver, essayant de la localiser près des points
d'arrêts du mâle et qu'elle se déplace
un peu pour la voir enfin, la dame en pleine ponte. C'est
plutôt une
photo d'herbes, mais impossible de la voir mieux sans
l'effaroucher. L'instant suivant, elle s'envole, marque un temps
d'arrêt,
toute proche, semble me regarder intriguée et file droit
vers la prairie et
les arbres. Le mâle quitte les lieux peu de temps plus tard.
(S&M190810)
Autre lieu, celle-ci a bien voulu rester
pondre un peu plus longtemps.
Bon, toujours le long d'une rive escarpée, toujours derrière les herbes. Je ne voulais pas trop bouger pour avoir un meilleur plan car elles sont assez sensibles au mouvement. A un moment elle est partie pour s'installer sur l'autre rive, loin.
Heureusement, mon côté lui a semblé meilleur et elle est vite revenue assez près de moi.
Elle a choisi de pondre non pas dans l'eau, mais dans un vieux tronc d'arbre.
Ces photos sont avec flash, je l'utilise peu souvent mais là, nous sommes sous de grands arbres, le cours d'eau est encaissé, il fait gris et pour compléter, il commence à pleuvoir. Autant elle est sensible au mouvement autant le flash lui a été indifférent.
(Paris270810)
6 septembre
Un couple de Lestes
verdoyants -
Lestes virens-
en pleine ponte. La ponte s'effectue hors de l'eau sur des herbes
encore vertes ou sèches en bordure du rivage. La femelle
perce
le végétal, feuilles d'iris d'eau ici, de son
ovipositeur
pour y insérer son oeuf.
La femelle a pondu ainsi quelques temps, puis d'un seul coup je les ai vu se séparer, le mâle allant se perdre dans les herbes.
La femelle, elle, après une courte recherche de la bonne
feuille, a repris sa ponte, seule.
(S&M190810)
7 septembre
Elles sont là et bien là, il y en a partout des Aeschnes mixtes -
Aeshna mixta -
De nombreux mâles patrouillent le long des berges et parfois
effectuent des incursions à terre et même un petit
tour
dans les arbres.
Elle console de toutes les frustrations photographiques dues à ses congénères aux vols par trop agités.
Elle reste longtemps en vol stationnaire avant de changer de
direction
à angle droit et revenir au même point.
A la rencontre d'un congénère elle se contente de
changer de direction.
Celui-ci a trouvé son élue.
Ils ont commencé à s'accoupler au bord de l'eau,
puis ont
décollé toujours unis pour venir s'accrocher dans
un
arbre, heureusement pas trop haut.
Je n'ai pas voulu m'approcher plus ni changer trop de position pour d'autres plans n'osant les déranger.
Ils sont resté là vingt minutes, puis ont décollé ensembles et se sont séparés.
J'ai essayé de les suivre, du moins la femelle,
mais j'ai malheureusement vite
perdu de vue la femelle parmi le fouilli de jonc et les autres Aeschnes
qui y naviguaient. Il me semble l'avoir vu descendre au raz de l'eau,
le long de la berge, puis je l'ai perdue.
Alors je n'ai pas vu la ponte. Sinon, la femelle pond seule.
Longs appendices anaux de la femelle. Beauté des yeux de
monsieur.
Curieusement, pas de grésillement d'ailes en
accouplement pour elles, du moins je n'en ai pas entendu.
La femelle tient sa première paire de pattes
repliée derrière la tête.
Souplesse de l'abdomen du mâle.
(S&M310810)
12 septembre
La suite...
Ce couple termine son accouplement et ne va pas tarder à se
séparer.
Quelques secondes et madame s'envole, effectue une rapide
recherche,
louvoyant entre les feuilles d'iris et (chouette!) se pose encore
visible dans un coin pas tout à fait à l'ombre.
La voila installée en pleine ponte, dans un
végétal bien vert, une jeune feuille.
Elle s'est installée au-dessus de l'eau et
non
sur la berge. La touffe pousse dans un coin de la pièce
d'eau,
"les pieds dans l'eau". Il s'agit ici de mon petit bassin de
rétention d'eau dont je me plaignais un jour, de ne pas y
rencontrer beaucoup de monde. Les choses changent... et vite avec les
Odonates, un jour plus personne, le lendemain elles sont toutes
là.
Ce bassin est à
niveau variable, la touffe où elle pond est aujourd'hui dans
l'eau, d'autres jours, elle sera plus au sec.
Elle pique le végétal de son ovipositeur et y
insère un (ou des?) œufs, changeant d'endroit et
montant
peu à peu son point de piqûre sur la feuille.
Voici
le détail de l'extrémité de son
abdomen. Ses
appendices anaux très longs, sont posés
à
l'opposé de son ovipositeur.
Elle ouvre une petite fente verticale dans le
végétal et y dépose ses œufs.
Et monsieur pendant ce temps? Hé! bien, il surveille et sa
concentration est extraordinaire, il s'est positionné
à
un endroit à la périphérie de la
touffe, en
stationnaire, à un endroit où il peut la voir. Et
il
reste en stationnaire, encore et encore au même endroit,
presque
figé. Il ne la quitte pas des yeux. Il a de la
chance (moi
aussi car il reste ainsi là) aucun autre mâle dans
les
parages, ils volent plus loin.
La ponte va durer 6 minutes, pendant tout ce temps, il vole en
stationnaire au même endroit, à peine quelques
légères glissades
à droite, à gauche.
Photo de gauche, il vient de frapper l'eau avec la pointe de son
abdomen,
mouvement que j'ai vu faire à plusieurs reprises par les
mâles, je ne sais à quoi cela
correspond.
Il surveille la ponte.
Totalement non concerné par notre
présence, acceptant
l'approche et restant si magnifiquement sans bouger, que je ne m'en
lasse pas.
Enfin
la dame a fini de pondre et elle décolle. Il
arrête
aussitôt son
observation et va immédiatement la rejoindre...
...pour un autre accouplement.
Mais ils ne resteront pas longtemps à cet endroit. Assez de se sentir espionnés peut-être?
Le couple décolle, s'envole, occasion d'admirer combien leur vol est puissant, ils sont partis droit vers le haut de grands arbres, volant bien loin, rapidement, tout en haut.
Peut-être est-ce une impression, mais je trouve
qu'ils
montrent plus de puissance et de stabilité de vol en tandem
que d'autres
Libellules, comme par exemple les
Orthétrums ou les Croco entre autres.
(S&M090910)
19 septembre
Encore une mixte en ponte. Pas facile à
trouver, leur
couleur discrète, est moins voyante que celle du
mâle.
Je l'ai repérée au bruit
celle-ci. En passant entre les feuilles à la recherche d'un
bon poste, ses ailes grésillent, on les entend bien, car
elles touchent la végétation à son
passage, en passant dans d'étroits couloirs entre les
feuilles.
Elle doit s'abîmer les ailes ainsi la belle.
Le mâle est juste à côté, en
stationnaire comme l'autre jour.
Elle s'est installée pour pondre mais malheureusement peu de temps.
Quelques secondes plus tard, un
mâle (le même?) après deux tentatives,
où elle s'est dégagée et
s'est reposée plus loin, a réussi à
l'enlever ou à la convaincre (?). Il m'a bien
semblé que
c'était le mâle en stationnaire juste à
son côté.
(S&M090910)
[1-17 septembre: des Sympétrums,
sanguins,
striés, pleine ponte. Des Aeschnes mixtes à
foison,
accouplements et pontes battent leur plein. Quelques bleues plus
discrètes, fin septembre retour d'Aeschnes grandes, une
belle
femelle en ponte. Quelques Orthétrums encore. Nombreux
Lestes
verts et verdoyants (nombreux cette année)
installés les
uns contre les autres dans les aulnes. Un ou deux
Elégants, très peu. Tous les autres petits Zygoptères
ont
disparus même les larges pattes. ]
21 septembre
C'est un peu l'encombrement chez les Lestes,
chez les Lestes virens à gauche comme chez les Lestes
viridis.
Mais chacun chez soi, ils ont leur préférence de
support.
Une brindille sèche de préférence et
étroite, pour les Lestes verdoyants.
De l'aulne pour les Lestes verts. Les deux supports surplombent l'eau
où les larves tomberont une fois sorties.
On peut aussi s'accrocher aux copains ou aux copines.
Chez L. virens ont fait plus facilement bande
à part, il faut dire que le support est étroit.
Bon là, je vous laisse faire le tri...
(S&M09-170910)
26 septembre
Une dernière ponte de la grande rousse, la Grande Aeschne.
Celle-ci est venue pondre dans un creux d'une
vieille souche où subsiste une flaque d'eau.
(170910)
Sympétrums striés en ponte.
Et Sympétrums sanguins en accouplement.
(220910)
[22 septembre: A. mixtes toujours nombreuses,
A. bleues, Sympétrums, moins de L. virens, encore plein de
L. viridis, encore quelques Orthétrums réticulés.]
[29 septembre: encore quelques couples de L. viridis et des
Sympétrums striés en ponte, mais peu, il a fait mauvais
temps ces derniers jours.]