1er septembre
De fragiles petites
nouvelles.
Le
Leste verdoyant. Lestes
virens ssp. vestalis.
Perchés au-dessus de l'eau, assez haut sur une tige
d'iris d'eau, un couple de Lestes verdoyants. Ils sont fins et
paraissent bien fragiles sur leur feuille (ils font 3-4cm).
C'est la première fois que je les rencontre.
De loin, à part l'apparence voletante
caractéristique des Lestes, les yeux bleus et
l'extrémité de l'abdomen se remarquent
aussitôt.
Seuls les deux derniers segments de l'abdomen sont bleus.
Ils sont en ponte, en tandem et semblent préférer
les tiges un peu sèches et au-dessus de l'eau.
Ceux-ci sont cuivrés mais un autre couple un peu
plus loin, arbore des couleurs vertes. Deux jours plus tard, ils
avaient disparus et malgré mes recherches je n'ai pu en
retrouver.
La ponte semble très longue, trente minutes après notre rencontre quand j'ai du les laisser, ils étaient toujours en ponte ayant changé deux fois de feuille. Je ne sais depuis combien de temps ils étaient déjà là.
La femelle perce avec son ovipositeur le végétal, pond puis elle remonte peu à peu l'extrémité de son abdomen sur la tige et recommence. Elle finit par pondre presque sous sa tête dans une position digne des meilleurs contorsionnistes!
(260809)
4 septembre
Festival de fin d'été.
Un beau festival d'Aeschnes mixtes. [Aeshna mixta]
Elles devaient être une demi-douzaine à sillonner les bassins aux lotus. Enfin, "ils", que des messieurs qui volaient avec de longs instants de stationnaire autour des touffes de joncs et d'iris.
Pour finir par se poser gentiment, longuement.
Et enfin s'envoler de nouveau, faire le tour d'une touffe assez bas, et s'arrêter en vol. Il n'y a pas d'autre mot que "s'arrêter". Ils sont capables de rester en vol stationnaire absolument au même endroit, sans aucun déplacement, ni de côté, ni en hauteur. La première paire de pattes ramenée derrière les yeux, les autres pliés sous le thorax.
Parfois un autre mâle traverse l'espace et ils se
rencontrent.
Après une très courte explication
aérienne qui semble vraiment peu agressive, presque polie,
l'un cède et continue son chemin, l'autre revient
à sa tige.
Je n'avais jamais jusqu'ici réussi à les trouver posées. D'habitude elles sont infatigables, patrouillent rapidement et se posent très rarement. Ce matin là, un comportement vraiment différent. Il ne faisait pas très chaud, avaient-elles besoin de se poser pour se réchauffer plus souvent?
Je les avais cherchées ces jours derniers plus loin sans
succès. Elles étaient
simplement à Paris.
Un vrai bonheur de les voir, resplendissantes au soleil.
Que des mâles, je n'ai pas vu de
femelle.
(Paris Parc floral- 310809)
10 septembre
Pontes des sympétrums.
Ponte
au-dessus de l'eau pour les Sympétrums
striés.
Ponte ici dans un bassin de récupération d'eau de
pluie, assez profond.
Le couple, conduit par le mâle, vole au dessus du plan d'eau, le mâle descend la femelle pour pondre pendant un instant assez bref. Puis il reprend son vol, pour s'arrêter quelques pas plus loin ou au contraire emporter sa femelle loin le long de la berge. Ils changent ainsi souvent d'endroit pondant à plusieurs mètres de la berge presque au milieu du bassin (d'où la mauvaise qualité de ces photos), en eau ici assez profonde.
(070909)
Le cousin Sympétrum
sanguin préfère
pondre "au sec", dans les herbes le long des berges et même
dans les herbes au bord des chemins.
(010909)
[Les pontes se poursuivent pour les sympétrums. Mais plus
aucun
Sympétrums à nervures rouge. Les Aeschnes mixtes
sont
nombreuses, j'en ai vu partout avec des Aeschnes bleues. Peu d'agrions
et on ne voit plus d'Orthétrums. De nombreux Lestes verts.]
16 septembre
Un petit nouveau de fin de saison.
Autour de "mon" petit bassin de rétention des eaux
de
pluie, je
photographiais systématiquement tous les
Sympétrums
présents.
En effet, il n'est pas toujours facile à distance
d'être
sûre de bien les identifier (déjà de
près...).
J'en vois un posé à découvert, rouge plutôt pâle. Il me semble être un S. strié. D'habitude ils sont plutôt perchés sur des herbes mais bon...
Allons-y pour la photo, j'essaye d'approcher, mais il s'envole aussitôt. Et refuse définitivement de se laisser approcher, contrairement au comportement sympathique des Sympétrums rencontrés jusqu'ici. En allant doucement sans mouvements brusques, on arrive généralement à les approcher raisonnablement. Celui-ci, j'ai essayé de l'approcher tout doucement de tous les côtés, en faisant un grand tour, de face, de profil, à quatre pattes... peine perdue, à chaque fois il s'est envolé. J'assure donc quelques photos de très loin. Je recours à la " Patiente attente". Avec un peu de chance il pourrait se reposer juste à côté, comme le font souvent les libellules un peu difficiles qui finissent par revenir et qui une fois posées juste à côté du photographe se désintéressent bizarrement complètement de ce qu'il fait et à quelle distance il est. (Il m'est arrivé d'en approcher ainsi à moins d'un mètre sans réaction aucune, alors qu'au départ elles s'envolaient immédiatement.) Rien à faire ici, à chaque fois, il se reposait bien loin et en terrain découvert. Ayant regardé rapidement les photos, je me dis que cela suffisait de courir en vain après un S. strié. Et j'ai repris les photos des copains autour.
Mais il me réservera une bonne surprise.
Les photos agrandies, aucune marque sur l'abdomen. Les phostos ne sont pas terribles, mais pas de marques quand même.
Mais je ne vois pas bien les pattes, ni la face, ni le thorax.
Qu'à cela ne tienne, retour deux jours plus tard au même endroit espérant le retrouver.
Hé! oui, le revoilà, mais toujours aussi peu collaborateur.
Après une longue course, il me permettra quelques photos plus précises mais toujours trop loin et rien à faire pour avoir une bonne vue de face ou de côté. Trop rapidement il en a assez et il s'envole loin, trop loin, à l'intérieur des terres dans un lieu parfaitement inaccessible.
Je continue à chercher mais hélas je ne verrais que celui-ci.
En tout cas confirmation, pas du tout de marque sur l'abdomen
et des
pattes que l'on distingue clairement avec un peu de noir mais
surtout à forte dominante de jaune. Ptérostigmas
bordés de
noir et aucune tache jaune à la base de l'aile.
Alors je pense les bons critères pour un
Sympétrum méridional [Sympetrum meridionale],
sans marques sur l'abdomen il semble le seul probable.
Une première pour moi cette 30ème
espèce. Avec un peu de
chance je peux encore le revoir
A côté, un pauvre collègue, un S.
à nervures rouges.
Combien de combats a-t-il vu celui-ci, je me le demande. Il
vole encore malgré l'état de ses ailes.
Je les ai vus batailler ferme depuis trois mois mais je cherche
toujours leur femelle, jamais je n'en ai vu une.
(Un peu tristounette cette photo, non? Mais c'est vrai la saison va
bientôt se terminer.
Il faut dire que la branchette où il est posé
n'aide pas.)
[On voit encore beaucoup d'Aeschnes (mixtes beaucoup et
bleues),
de nombreux Orthétrums sont revenus
après un petit creux depuis fin août (y compris
des immatures),
des Sympétrums en ponte (surtout striés), des
Crocothémis (pas vues depuis fin août). Encore
quelques Lestes vert. Retrouvé des S. à
nervures
rouges.]
22 septembre
Si on en croit son étymologie, en Grec, l'Aeschne est la laide, la mal fichue... Bon je vous en laisse juge...
Voici l'Aeschne bleue [Aeshna
cyanea].
Quand se pose-t-elle? La nuit peut-être....
Je suis toujours fascinée par ses brusques
accélérations et changements de direction.
Elle les effectue avec une telle vitesse que l'on est surpris de
constater... qu'elle n'est plus là!
Et l'Aeschne mixte [Aeshna
mixta].
Celle-ci a du consulter un livre
d'identification et a essayé de prendre la bonne
pose.
En tout cas, c'est réussi pour elle, mais moi je n'ai pas pu
me pencher assez au-dessus de l'eau pour bien voir le thorax.
Ouf, un instant de repos...
...et c'est reparti, le long de la berge, je passe et je repasse.
J'échange quelques mots parfois avec un copain qui lui aussi
passe et repasse pas loin.
Alors? Je ne mérite pas mon nom, non?