1er septembre
Un original que ce jeune moineau domestique aux plumes bicolores.
Délicatesse rosée du plumage de cet autre jeune.
On
peut rencontrer des moineaux dont les plumes sont
blanches, une partie
des plumes (comme celui-ci) et parfois toutes. Comme les premiers qui
fréquentèrent
notre balcon, dont les rémiges à l'aile droite
était toute blanche. Ce
sont des cas d'albinisme partiel ou de
leucisme, assez répandu chez les passereaux, qui sont
d'origine génétique ou bien alimentaire.
Les moineaux à queue blanche ne sont pas rares, mais c'est
la
première fois que je vois un jeune avec des rectrices
bicolores. Les autres jeunes moineaux présents
avec lui
étaient tous de teinte très claire.
3 septembre
La visite du cousin.
Un de ces gros "moustique" maladroit sur ses grandes pattes, qui se
promenait sur le balcon, est
entré, comme il arrive souvent, dans la maison.
On en voit souvent des beige marron assez ternes. Il faut dire que de loin ils semblent tous grisâtres.
Mais sur la photo celui-ci est apparu, étonnamment joliment coloré, avec des ailes irisées et un corps tigré.
C'est une Tipule ("Tipulidae"), je pense qu'elle est du genre Nephrotoma, un mâle. "Crane Fly" ou encore "Daddy long legs" en anglais.
Ses pattes sont si longues que je n'ai pas vu qu'une de ses pattes était hors du cadre!
C'est un Diptère.
L'occasion de voir ses "balanciers" ou "haltères"
qui remplacent la deuxième paire d'ailes, bien
visibles ici.
Et sa tête étrange, aux longues antennes.
Cet insecte ressemble à un très gros
"moustique"
mais il est inoffensif avec ses longues pattes si
fragiles. Elles
se cassent facilement mais ne repoussent pas. Le manipuler avec
précaution.
Ses larves, des vers, creusent
des galeries et s'attaquent aux racines.
On le connaît aussi sous le nom de "cousin" ou encore "faucheux" (pour l'insecte du chou).
Une autre tipule, beige aux tons ternes, qui
fréquente les prairies, et est du genre Tipula.
Un peu plus sur les tipules:
5 septembre
Le retour des étourneaux.
Depuis plusieurs jours les étourneaux passent en bande en fin d'après-midi.
La troupe bruyante se pose quelques instants sur les terrasses. On avale rapidement les quelques graines que l'on peut trouver, puis à un signal mystérieux quelques étourneaux s'envolent et tout le groupe suit .
Nous les voyons bien tôt cette année.
Avec le temps gris de ces
derniers jours, déjà un petit signe d'automne?
Hier un faucon crécerelle a poursuivi des moineaux
qui se
sont réfugiés sur le balcon dans la protection
des
branches touffues de notre sapin. La crécerelle a
essayé
de les suivre dans un grand bruit d'ailes et de feuilles. Je l'ai vu
s'envoler à
la verticale vers le haut du bâtiment. Jolie silhouette,
queue en
éventail... bredouille. Trois bonnes minutes plus tard, un
puis deux puis trois moineaux sont sortis de leur cachette.
12 septembre
Entre voisins...
Sur la branche en avancée au-dessus du tout petit cours
d'eau aux
eaux calmes du Bois de Vincennes, un leste tout en vert et un
sympétrum tout en
rouge se sont établis.
Le petit leste vert défend avec acharnement son petit territoire. Aussitôt qu'un de ses congénères ose avancer la pointe d'une aile, il fonce et poursuit l'intrus (ou veut-il se lier d'amitié quelque peu brutalement?) avant de revenir à son poste exactement au même endroit.
Le sympétrum est au repos au soleil, posé un peu plus loin, les ailes rabattues vers l'avant.
Il n'est pas indifférent au leste. A chaque fois que le leste raccompagne un collègue, il ne manque pas d'aller ennuyer le sympétrum.
Et pour faire bonne mesure, si aucun autre leste n'est dans le coin, il s'envole périodiquement voir de près, et même de très près l'individu rouge au bout de sa branche.
Le sympétrum, placide, hésite longtemps avant de bouger, enfin sous l'insistence du leste, il remet ses ailes à l'horizontale et s'envole.
Ravi, le leste reprend immédiatement sa place sur
la branche.
Après quelques secondes en vol stationnaire sous la
branche, au-dessus de l'eau, le sympétrum têtu,
regagne ses
pénates, exactement lui aussi, au même
endroit.
Il se pose ailes horizontales.
Et un court instant plus tard, brusquement comme un parapluie, il rabat
ses ailes vers sa tête en position de repos.
Il est près pour l'arrivée suivante du leste!
Ce qui ne manque pas de se produire une vingtaine de secondes plus tard et c'est reparti... Une fois, deux fois, trois fois...
On entendait presque notre sympétrum soupirer!
Je ne sais combien de temps a duré le manège car
nous avons laissé les deux protagonistes à leur
jeu.
Avec ses bandes jaunes sur le thorax, ses pattes à
filet jaune, le voisin tout de rouge vêtu est un
"Sympétrum fascié" (ou
strié), (je pense, les 2 petites tâches noires
sur les derniers segments de l'abdomen sont presque inexistantes sur
cet individu).
[Anisoptère.
Libellulidae. Sympetrum
striolatum.]
C'est une libellule, ses ailes sont portées à l'horizontale ou comme ici vers l'avant, jamais en arrière. Celui-ci est un mâle, c'est le mâle qui est rouge orangé, sa dame est en jaune. Taille: 3,5-4,5 cm
En vert, c'est la demoiselle, le "Leste vert".
[Zigoptère. Lestidae. Lestes
viridis.]
Vert métallique brillant, il prend des reflets
cuivrés avec l'âge comme cette belle femelle ici.
La petite pointe caractéristique sur le thorax est ici
cuivrée et non verte.
A cette époque de l'année, il pond sous
l'écorce des arbres surplombant l'eau. A
l'éclosion, au printemps, les larves tomberont dans l'eau.
On peut en voir de nombreux en ce moment. Il y en avait un peu partout
aux alentours du cours d'eau, sur les ronces ou accrochés
aux branches des arbres.
Voici le mâle, celui-ci a conservé un peu du vert
de son habit.
Ses appendices anaux blancs sont bien visibles. Les ailes sont ouvertes
comme souvent au repos chez le leste.
Taille: 4-5 cm
18 septembre
Temps
bien frais ces derniers jours, avec 10° le matin, et un petit
vent froid d'est.
J'ai rentré presque toutes les orchidées qui passent l'été au balcon, il fait trop froid la nuit pour elles maintenant.
Les fruits de la passiflore ont trouvé preneur et ont été dévorés. Par qui? Un gros soupçon plane sur les gastéropodes.
La bignone présente ses dernières fleurs et ses fruits en grosses gousses.
Les sédums sont en fleur et la vigne
déjà
rouge. Quant au tournesol, il poursuit son mûrissement mais
il
est encore bien loin de pouvoir fournir aux oiseaux
leurs graines
pour l'hiver!
Dame charbonnière se rapproche du balcon, superbe dans sa robe toute neuve. Une réussite cette lavallière noire sur gilet délicatement jaune.
23 septembre
Automne et fraîcheur matinale (8°).
Au tour de deux mésanges bleues de venir se faire admirer.
Les étourneaux de début septembre sont restés un peu plus d'une semaine, on ne les voit plus maintenant.
Retour des verdiers venus à l'abreuvoir.
Frisquet le vendredi de bon matin au Parc Floral,
compensé
par un petit festival de chants et de vols sous un beau ciel bleu.
Volant d'un pin à l'autre dans un bruissement d'ailes et de
"kik, kik", en habits
noirs et blancs tâchés de rouge au
bas-ventre et à
la tête:
Le Pic épeiche [Dendrocopos major. Picidés.] (Great Spotted Woodpecker).
Un des pics les plus communs.
Il est assez craintif. Trois jeunes, et un adulte (peut-être
deux) évoluaient haut dans les pins,
restant peu immobile, tournant autour des troncs loin de ces
bipèdes qui plus de 20-30 mètres (!) plus bas
essayaient de les suivre discrètement.
Ici à gauche, un jeune qui a encore un peu de sa calotte
rouge sur le sommet de la tête.
Le mâle a la tête noire et une tache
rouge
sombre à la nuque que l'on voit de loin. La femelle est
identique mais avec la nuque noire. Le jeune lui, curieusement, a toute
la calotte rouge.
Les jeunes presque adultes, qui accompagnaient les adultes ce jour là, sont en train de perdre leurs plumes rouges au sommet de la tête, ce qui leur donne un aspect amusant mal coiffé.
Le rouge de leurs plumes du ventre (les sous-caudales) est
plus
clair et orangé que chez les adultes (que l'on voit
au-dessus
sur les 2 premières photos) qui sont en rouge sombre.
La forte queue sert de solide béquille.
En dehors de la période des nids le pic épeiche
est un
solitaire mais ces jeunes se poursuivaient et suivaient encore les
adultes.
En vol, on distingue surtout ses larges tâches
ovales blanches
à l'épaule et les barres blanches de ses ailes.
Sous les yeux de nombreux Rouges-Gorges familier [Erithacus rubecula]
quelques étages plus bas.
Autour du tronc, une Sittelle torchepot [Sitta europaea]
tourne en spirale.
Et tout en bas, les Pinsons des arbres
[Fringilla
coelebs] arpentent les buissons.
29 septembre
Le calme règne sur la petite pièce
d'eau, un couple de Tardorne casarca [Tadorna ferruginea]
est tranquille sur la berge, jusqu'au moment où arrive
bruyamment un vol de Bernaches, une demi-douzaine de Canada [Branta canadensis]
et une Nonnette [Branta
leucopsis] . La réaction des
tadornes ne se fait pas attendre et elle
est plutôt... vive.
les bernaches!
Je pense monsieur en haut et madame qui crie sa colère. En cette saison, le mâle n'a plus son collier noir distinctif facilement reconnaissable mais la tête de la femelle est plus blanche que la sienne.
Cou tendu au ras de l'eau, hélice des pattes à l'arrière à vitesse maximale, la jolie torpille cannelle est lancée.
Non mais des fois!
m'en vais vous faire voir moi.
C'est parti!
(Et ça va vite, très vite.)
Oups! Ouille!
Ouais! faut savoir s'écarter à temps,
parfois c'est un peu juste quoi...
(Où tu vas?)
En tout cas, ça marche.
Tadorne 1, nonnette 0.
Allez, suivante.
Même si, quand une canada est sur son chemin, le tadorne remonté la charge aussi au passage, c'est la nonnette qui est sa cible privilégiée, objet de son courroux. Que lui a fait cette nonnette? Grosse querelle personnelle? Car la colère du tadorne est grande.
La nonnette se reposera sur le plan d'eau et pas
calmée par ses premiers succès, infatigable, de
nouveau dame tadorne toujours suivie par son mâle,
foncera, encore et encore.
La chasse durera longtemps. Jusqu'à ce que, lassée, la nonnette avec les autres bernaches remontent sur la berge, plus loin. Du moins... pour un temps.