3 septembre
Un peu de
géographie pour la rentrée.
La Carte géographique.
[Araschnia levana
-Nymphalidae Nymphalinae- ]
(Map Butterfly).
Voici longtemps que je voulais le voir.
Et les derniers jours d'août j'en ai croisé plusieurs y compris à Paris.
Celui-ci a fort complaisamment posé, ouvrant et
fermant les ailes, se tournant
pour présenter son meilleur profil.
Il a enfilé ici sa robe d'été
noire.
Deux générations par an pour ce papillon.
Celui-ci est de la 2ème génération.
(Forme prorsa.)
Les papillons éclos au printemps revêtent
une robe orangée
complètement
différente. J'espère bien pouvoir
vous montrer cette première
génération un de ces printemps prochains.
(Forme levana.)
La livrée du papillon dépend des
conditions subies par la chrysalide. Ce sont les conditions de
températures et le rapport longueur du jour et de la nuit
qui déterminent ces variations.
Le dessous des ailes est similaire mais plus ou moins blanc, pour les
deux
générations.
Encore un amateur d'orties... à quatre pattes.
Seules ses deux dernières paires de pattes lui
permettent de
marcher, la première paire est atrophiée dans sa
famille
des nymphalidés.
http://www.leps.it/indexjs.htm?SpeciesPages/ArascLevan.htm
http://insectes-net.fr/araschnia/araschnia2.htm
6 septembre
Cicadelle verte.
[Cicadella
viridis -Homoptera Cicadellidae - ]
Joli vert tendre pour cette femelle qui saute au loin
aussitôt qu'on l'approche de trop près.
Petite elle l'est, moins de 10 mm.
Elles deviennent plus nombreuses fin août et septembre.
Jolies, mais ce sont des suceurs de sèves et des ravageurs
redoutés.
Elle fréquente les prairies, les bois, les lieux humides.
En groupes importants elles affaiblissent rapidement les plantes.
Les mâles eux ont les ailes bleutées.
Dessous de l'abdomen rayé de jaune et noir.
Quand elles sont effrayées les cicadelles sautent comme des
ressorts de tous les côtés.
Mais je me demande si ce n'est pas un peu au hasard.
Certaines ont sauté
directement à
l'eau. A chaque fois que l'une d'entre elles atterrissait sur le plan
d'eau, cette demoiselle, une Naïade au corps vert,
posée non loin de
là, comme elles ont l'habitude de se tenir, se
précipitait sur elle. Pour s'en retourner
déçue, pas comestibles les cicadelles?
Le Gamma ou Lambda ou Plusie gamma.
[Autographa
gamma -Noctuidae Plusiinae- ]
(Silver Y moth)
Je l'ai dérangé en arosant les plantes.
Il s'est envolé et j'ai eu beaucoup de mal
à le
retrouver. Il sait se confondre avec son environnement et son
support.
050809
C'est un papillon migrateur, de la famille des noctuelles. Papillon de
nuit mais qui est aussi actif de jour. Il est nommé Gamma ou
Lambda en référence à ses deux taches
blanches argentées. Il remonte vers le Nord
où il
va pondre (plusieurs générations) puis repart en
automne.
Le voici occupé à butiner la lavande.
Ph. 280709
9 septembre
Toujours fidèle à son territoire, l'ami
Rougegorge est
bien là. Il chante ce matin de septembre par petites phrases
courtes et sonores. Deux autres installés chez eux, dans les
arbres et
buissons aux alentours, lui renvoient son "suis chez-moi".
De temps en temps quelques gazouillis plus longs et doux.
Prêt à se cacher et à plonger sous le couvert à la moindre alerte le petit Accenteur mouchet [Prunella modularis].
Habillé en moineau, il picore à la recherche d'une bonne bouchée à terre mais reste prudemment en lisière des taillis. Il soulève feuilles mortes et brindilles et explore son espace de son petit pas tranquille, les pattes très pliées.
Si discret qu'il disparaît à la vue aussitôt qu'il entre dans un buisson et il est alors bien difficile à retrouver et à distinguer. J'ai gardé la même discrétion en restant assez loin de lui et il a passé un bon moment à déambuler sur son chemin.
Tsit, tsitr, tsitr...
En voici une, puis deux puis trois, puis un bon nombre, çà va vite, comptage difficile...
Ce jour de septembre, elles sont bien une bonne trentaine à lancer leur petit cri en phrases rapides, aiguës.
Tout le monde dans le même arbre, chacune à chercher très affairée dans les feuilles. Puis l'une quitte l'arbre et va explorer le suivant et l'instant suivant une deuxième la rejoint et d'un seul coup tous les wagons du petit train suivent, les unes à la suite des autres et atterrissent dans le nouvel objectif. On les voit passer, une puis deux puis trois puis...
Dans la petite troupe des Mésanges à longue queue [Aegithalos caudatus] tout le monde parle en même temps et en permanence.
Elles sont particulièrement intéressées par les marronniers.
Chaque mésange de la petite bande inspecte
rapidement chaque
feuille de tous les côtés. Suspendue par les
pattes, la
voici qui pique les feuilles, en extrait un petit quelque chose. Puis
un souple rétablissement et elle passe à la
feuille
suivante.
Mais ces feuilles des marronniers d'Inde où elles se sont
installées, ont une bien triste mine.
Dès le mois de juin (on est fin juin photo de gauche) les
marronniers commencent à prendre cet aspect à
larges
taches comme brûlé.
Leurs feuilles se recroquevillent et tombent.
Les responsables? Les voici. Les arbres sont attaqués par les chenilles d'un petit papillon, le Cameraria ohridella ou mineuse du marronnier. Il fait 3-5mm, il est beige doré, rayé de bandes blanches.
Les arbres se retrouvent dans un état déplorable à la suite de son passage.
Voici les papillons visibles au printemps lorsqu'ils émergent de leur chrysalide (ph. le 130509). On les trouve au repos sur les feuilles (encore vertes!).
La femelle pond sur les feuilles et les œufs éclos, la chenille rentre dans la feuille dont elle consomme l'intérieur. La poche ainsi créée se nomme "mine". Puis la larve entre en nymphose toujours dans sa mine, dans un cocon. La chrysalide percera la paroi de la feuille et le papillon en sortira.
Il y a plusieurs générations par an. La dernière génération de chrysalide passera l'hiver dans les feuilles au sol.
Ces chenilles sont des mineuses qui s'installent dans la feuille et en
dévorent l'intérieur. On en voit
une ici par
transparence dans sa loge.
Il est fort probable (et c'est tant mieux!) que nos mésanges
visitent
les marronniers pour en déloger et déguster
ces larves.
Voici l'intérieur de la feuille après l'ouverture
d'une "mine" avec la larve qui l'occupe.
(3mm)
Ces photos ont été prises à Paris où le Cameraria est arrivé en 2001. Il y est encore bien présent.
14 septembre
Il reste très peu de temps par fleur. Une fois chaque fleur explorée, il est reparti.
(Paris Sept 2009)
21 septembre
Vrombissante, impressionnante, toute de noir
vêtue, en
reflets bleus-violets sous le bon angle, voici l'Abeille
charpentière ou le Xylocope violet [Xylocopa violacea
-Hyménoptère -].
Pas de panique! Elle n'est absolument pas agressive et on peut la
contempler tout à loisir.
Elle est une des plus grandes abeilles avec ses 20-28 mm et ses 5 cm
d'envergure.
C'est une abeille solitaire qui possède de
belles mâchoires.
Un jour, il y a plusieurs années, nous avons
été très
intrigués par des monticules de sciures et de copeaux de
bois couleur acajou sous une fenêtre aux montants de bois.
Les
copeaux balayés, le lendemain le tas était encore
plus gros! Une petite attente d'observations plus tard et une grosse
abeille noire est arrivée et s'est glissée dans
un
appréciable trou dans le bois de la fenêtre, trou
qui menait
à une belle galerie.
Notre première rencontre avec la charpentière.
Pas franchement mou ni vermoulu le bois en question, le creusement allait bon train pour construire des galeries divisées en loges destinées à recevoir chacune un œuf. Pas de photos, le propriétaire de la fenêtre n'ayant pas autorisé la suite...
La voici en pleine récolte de pollen qu'elle
ramène pour stocker dans ses galeries pour ses larves.
Je n'en avais pas revu depuis plusieurs années mais cette année (hasard?) j'en ai rencontré plusieurs en septembre.
(Paris Sept 2009)
24 septembre
Ce petit insecte de 8-9 mm à la jolie livrée, est
une autre Cicadelle.
La Cicadelle du rhododendron [Graphocephala fennahi].
Elle se nourrit de sève en piquant le
végétal.
Elle est responsable de la transmission d'une maladie du rhododendron
qui entraine la flétrissure des boutons.
(Paris Sept 2009)
Elle est originaire d'Amérique du Nord et a été introduite en 1930 en Europe.